La solitude en voyage à vélo
Ce tour du monde devait se faire à deux.
Par la force des choses, les aléas de la vie comme on dit, je me retrouve seule face à cette aventure.
J’ai donc décidé d’écrire un article sur le sujet car cela me paraissait important de parler de la solitude en voyage.
J’ai un ami qui dit toujours:
« La vraie liberté, c’est savoir être seul. »
Cette phrase résonne toujours dans ma tête aujourd’hui.
Il est important de savoir être seul(e), de prendre le temps de s’écouter et de savoir réellement qui on est.
Je pense que beaucoup d’ailleurs partent en voyage pour cela, pour prendre le temps de se découvrir.
Et, souvent, on a peur d’être seul, vraiment seul je veux dire. Sinon pourquoi les sites de rencontres et les réseaux sociaux sur internet marcheraient autant?
Je suis la première concernée.
J’ai déja pris le temps au cours de mes précédents voyages d’apprendre à être seule, de me rendre compte que je pouvais l’être et que je pouvais me débrouiller par moi même sans avoir (trop) besoin des autres.
C’est une des étapes dans ma vie qui m’a fait le plus grand bien. Franchir le cap et se rendre compte que c’est possible et que c’est chouette…
Et puis quand on est seul, on peut faire pleins de choses pour s’occuper.
Déjà, pédaler! On est totalement libre de sa vitesse, de son tracé, de ses arrêts. Vous avez le temps d’apprécier exactement comme vous voulez l’aventure que vous êtes en train de vivre.
Vous pouvez écouter de la musique et pouvez même chanter super fort et super faux sans que personne ne vous disent de vous taire (je vous parle en connaissance de cause).
Vous pouvez prendre le temps de faire des choses pour vous, ce que vous aimez. Moi, par exemple, j’aime dessiner. Et quand je suis posée à un endroit, j’aime parfois me couper du monde et juste faire glisser mes crayons sur le papier en voyant doucement un image prendre forme.
J’aime aussi faire des trucs débiles, qu’on ose jamais faire quand les gens sont là comme partir à l’assaut d’un bateau situé sur une aire de jeu pour enfant et me prendre pour un pirate sanguinaire , comme parler avec les animaux en essayant d’imiter leur langage…. quelques petits moments d’évasion et d’autodérision. En vrai, je sais pas à quoi ça me sert de faire ça mais j’aime ça.
Même seule, je n’ai jamais le temps de m’ennuyer.
Et enfin, il faut savoir que quand on voyage seul, on n’est pas souvent seul car on fait beaucoup plus de rencontres.
Les rencontres en voyage, c’est quelque chose d’assez magique je trouve car on fait la connaissance de personnes extraordinaires, on découvre qu’il y a une richesse, une générosité et une solidarité incroyable chez des personnes ou dans des pays qu’on pourrait même parfois craindre à cause des médias.
Quand je suis partie en Grèce, j’avais très peur de traverser l’Albanie et la Serbie tant on m’avait dit de me méfier, que j’allais me faire enlever et je ne sais quelle autre c****** du genre.
Je n’ai jamais été aussi bien reçue que là-bas. Les gens ne possèdent pas grand chose mais ils te donnent tout ce qu’ils peuvent…. Une vraie leçon de vie.
Autre exemple, j’écris ces lignes depuis la maison d’amis suédois que j’ai rencontré au Danemark .
Ils m’ont emmenée avec eux sur leur voilier pour rejoindre la Suède. Quand je leur ai demandé si je pouvais venir les voir mais seule car je venais de me séparer, ils m’ont accueillie les bras ouverts et me traitent comme une princesse.
Finalement, c’est quand on est seul(e) qu’on est le mieux entouré. Cela peut paraître contradictoire mais c’est la réalité.
Le rapport à la solitude, savoir l’apprécier, savoir en jouer et savoir la mettre à profit vous amènera toujours de bonnes surprises, je vous le garantis!